Un article pour se raconter …

Si un jour on m’avait annoncé que j’allais m’exprimer au travers d’un article et qu’en plus, celui-ci viendrait alimenter un blog, je peux bien vous le dire aujourd’hui : j’aurais bien rigolé ! Plus : je me serais dit que c’était bien mal me connaitre ayant peu d’appétence pour l’écriture depuis un terrible jour , en cours de fin de collège, où un affreux professeur de français m’avait humiliée devant la classe en brandissant ma copie qu’il avait jugée mal écrite et inintéressante. Depuis cet épisode, je suis entrée dans le club des traumatisés de l’écriture et je dois l’avouer , cet exercice d’écriture m’est souvent douloureux désormais. Alors imaginez mon sentiment lorsque pour des raisons évidentes (me faire connaitre auprès de vous), j’ai dû me résoudre à me mettre devant mon écran d’ordinateur et commencer à écrire ces mots…

Mais revenons à ce billet et pourquoi vous parler de mon activité de consultante en santé ?

Même si ce terme de consultante en santé est une évidence pour moi, je suis bien obligée de reconnaitre qu’elle ne l’est pour personne !

Être consultant est un qualificatif certes connu mais comme beaucoup de profession, la représentation que l’on en a, est floue voire même inexistante, hormis pour ceux qui ont été amenés à travailler avec. Mais jamais vous n’entendrez un enfant à qui l’on demande quel métier souhaiterait-il exercer plus tard, claironner fièrement : consultant !

Les raisons sont simples : on ne démarre pas une carrière professionnelle comme consultant (certes il existe toujours des exceptions). En effet, l’idée d’une expérience professionnelle et d’une expertise se loge derrière ce terme et en plus, le mot consultant ne reste jamais seul dans la bouche de celui qui se présente comme tel, puisque tout de suite est annoncé le domaine dans lequel s’exerce cette expérience.

Alors revenons à mon activité que je souhaite vous présenter ici : CONSULTANTE en SANTÉ.

Suite à mes propos juste écrits plus haut, vous pouvez deviner aisément que je ne suis pas une débutante car je me présente comme consultante et surtout que toutes ces années passées dans la santé (puisque c’est dans ce champ que je m’inscris) ne m’ont pas occupées comme consultante, bien évidemment ! Alors à quel titre et de quel droit je me révèle devant vous comme consultante en santé ?

Où comment un avenir s’écrit…

Il est grand temps de vous dire qui je suis et comment en suis-je arrivée là en 2021.

Il me faut reprendre mon histoire en classe de 3° et vous l’avez compris : tout espoir d’études littéraires m’avait été définitivement retiré de la tête, à cause de Mr H, professeur de français, malgré un goût certain pour la lecture, devenue presque inavouable, après cette stigmatisation. Pour être honnête, et comme dans beaucoup de famille, je doute fort de l’enthousiasme de mes parents à l’annonce d’une orientation en lettres puisque hier comme aujourd’hui et comme demain, le choix d’études littéraires fait brandir (à tort ai-je envie d’ajouter) le spectre d’une future recherche d’emploi laborieuse. (En écrivant ces mots, l’envie de rédiger un article sur l’orientation scolaire me chatouille les doigts…je garde l’idée et on en reparle une prochaine fois !)

Il me faut ajouter que, dans ma famille,  les sciences médicales avaient été servies d’abord par mon grand-père maternel, comme chirurgien dans les années 50 dans une petite ville de province, Roanne pour ne pas la citer, puis par ma mère (fille du chirurgien) comme infirmière. (En évoquant ma mère, là encore une autre idée d’article me vient – les femmes assignées à des métiers subalternes au service des hommes-  je m’aperçois que quelque chose me dit qu’on va peut être se retrouver sur un sujet qui traiterait de la relation homme/femme en médecine et ailleurs !)

Mais revenons à mon parcours et mon choix d’étude. Elevée dans la mémoire de ce grand-père porté comme modèle et éduquée par une mère infirmière, la médecine entrait dans ma vie dès ma naissance. Au moment de penser un futur métier, l’idée de devenir médecin commençait à faire son chemin soutenue par mes parents et tout particulièrement par ma mère qui voyait dans ce projet un moyen de reprendre le flambeau de l’aïeul et peut être  de réaliser son propre projet avorté dans l’œuf.

La médecine peut être, le patient sûrement mais autrement.

Ainsi je m’acheminais, bac scientifique en poche, vers le concours de médecine à la fois redouté et envié, sans parler du prestige qui rejaillissait déjà sur l’étudiante que j’étais ,avant même d’avoir franchi cette première année. Résidant à Paris, je choisissais un CHU (Centre Hospitalo-universitaire) qui offrait dès la première année un enseignement en psychologie, privilégiant déjà un intérêt personnel pour l’approche psychologique du patient.

Comme la grande majorité des étudiants en médecine, je redoublais la première année et comme un certain nombre, j’échouais aussi à ma deuxième tentative au concours. Passé ce choc synonyme de changement de cap, je passais en revue toutes les matières enseignées pour la préparation du concours médical et deux disciplines sortaient du lot par la curiosité et le goût qu’elles m’inspiraient : la psychologie et la biochimie. Il fallut faire un choix et en raison de mon jeune âge (je me sentais trop jeune en bas de mes 19 ans pour entreprendre des études de psychologie, malgré un immense intérêt) je me lançais donc dans des études de biochimie. Même si à ce stade , j’avais quelques notions déjà solides exigées pour le concours, cette matière- la biochimie- m’interrogeait beaucoup . D’abord biochimie est la contraction de biologie et chimie, ensuite le sens de ces deux termes accolés est : chimie du vivant (-bios)

Et là, c’est à cette époque que j’ai vraiment réalisé qu’un être humain n’est que CHIMIE, principalement composé de quatre atomes que sont le CARBONE, l’HYDROGENE, l’OXYGENE et l’ AZOTE.

Quelle découverte : un homme, une femme ne se résument globalement qu’à des atomes et que, par des processus chimiques, bio-chimiques complexes, ces entités ont produits des organismes vivants, de chair et d’os.

Ainsi j’allais revenir dans le champ de la médecine non plus dans sa dimension macroscopique mais dans sa grandeur microscopique. J’allais comprendre en étudiant toutes ces réactions qui se produisent dans un organisme vivant que la médecine est bien présente dès lors que ces réactions biochimiques se mettent à se dérégler ou s’arrêter.

Après 5 années passées dans cet univers microscopique du corps, puis une parenthèse professionnelle de quatre années dans l’industrie pharmaceutique, et par le plus grand des hasards, ma vie allait croiser celle d’un étudiant en médecine qui se destinait à la médecine générale.

Quand la réalité nous rattrape…

Et voilà, un peu longuement raconté comment, avec mon diplôme de biochimiste en poche, je me retrouve à assurer la gestion du cabinet médical de mon conjoint. Par les contraintes de la vie, j’ai été amenée à ne pas exercer comme biochimiste, mais plutôt d’allier vie de famille (comme mère) et vie de conjointe collaboratrice, la médecine générale de l’époque requérant une présence sans limite, imposant à la famille des horaires rythmés par ceux du cabinet.

Assez rapidement et forte de mon bagage scientifique, je m’investissais dans la relation avec certains patients entretenant avec eux une relation bienveillante appuyée sur mes connaissances.

Très présente dans l’envers du décor du cabinet et je m’intéressais médicalement aux situations vécues par les patients : très vite des questions vinrent à mon esprit. Je ne comprenais pas pourquoi des patients venaient et revenaient toujours chercher des réponses en médecine générale alors que cette dernière n’apportait ni solution satisfaisante ni apaisement.

Cette incompréhension commença à trouver un éclairage grâce à un cursus que j’entrepris en psychologie à Lyon, une dizaine d’année après le début de l’installation de mon mari. Forte d’un regard différent mais complémentaire apporté par la psychologie étudiée durant cinq années, regard que je partageais volontiers avec mon conjoint, la médecine perçue jusqu’ alors dans le prisme des mes études scientifiques, prenait une autre tonalité ou du moins venait s’enrichir à mes yeux avec cette approche duelle de l’être humain : organique et psychique. Et de réaliser que dissocier l’un de l’autre expose à des impasses ou des résultats incomplets.

En même temps, j’entrais dans le monde de la formation professionnelle toujours en lien avec la santé en accompagnant de futurs soignants ou professionnels de la petite enfance.

Savoir faire des choix pas toujours simples…

Les années passaient (nous sommes en 2019) et après trente années d’exercice libéral de la médecine, mon conjoint choisit alors d’exercer la médecine dans un centre de santé offrant des conditions de travail moins stressantes.

La médecine générale est un domaine très exigeant, impliquant des qualités professionnelles exceptionnelles pour être sur tous les fronts. D’abord sur le plan médical (en demeurant sans cesse en alerte, traquant la pathologie grave parmi une kyrielle de maladies bénignes), ensuite sur le plan humain (en demeurant à l’écoute en toutes circonstances), enfin sur le plan administratif incroyablement lourd et destructeur (en remplissant de multiples papiers et autres certificats souvent dans l’urgence)

Prendre la décision d’arrêter après toutes ces années ne fut pas facile, des liens forts s’étant tissés avec des patients, mais il arrive que des changements s’imposent sous peine d’y laisser sa santé tant l’engagement de la fonction du médecin généraliste en libéral , est lourd, trop lourd à tenir après trois décennies.

La médecine générale entre 1990 et 2020 a connu des changements notables tant sur un plan scientifique que technologique. L’arrivée de l’informatique a été une véritable révolution tant pour le praticien que pour les patients, lui donnant accès à des informations médicales et scientifiques.

Et de fait, on a assisté à un changement de comportement, légitime, du patient  passant d’ignorant à savant ou pseudo-savant.

La médecine de demain s’écrit aujourd’hui

Un patient, aujourd’hui, consulte non seulement pour restaurer sa santé mais aussi pour la maintenir et la préserver. Ce triple objectif nécessite une nouvelle posture de sa part qui sous-entend de comprendre les informations, de les appliquer et de les gérer.

Pour certains, cette nouvelle posture ne viendra que renforcer un désir fort d’implication personnelle mais pour d’autres, elle ne pourra être atteinte qu’après une éducation et un accompagnement.

Quel que soit le degré d’implication, la capacité à prendre en charge sa santé est désignée sous le terme de littératie en santé, concept apparu dans les années 2010 en France et encore peu connu du grand public et même des professionnels de santé.

Les freins à cette démarche active ont été identifiées et ils sont multiples : comme l’absence d’implication par peur, par incapacité technique ou encore par incompréhension.

Et c’est dans ce champ là que je souhaite me présenter comme consultante en santé, portée par mon expérience scientifique et humaine afin d’accompagner des personnes malades, des parents ou toute personne en questionnement, en leur offrant un espace basé sur une communication réciproque, adaptée à chacun avec comme objectif : être acteur de sa santé en étant libre de ses choix et sentir mieux.  

 

Hélène LE Goas, Consultante en santé