Les statistiques nous rappellent qu’1 femme sur 9 sera concernée par le cancer du sein (source INCa) mais cette femme à qui l’on annoncera la nouvelle sera prise dans ce tourbillon de la maladie… à 100%.
Aujourd’hui, paradoxalement, la surprise de ce type d’annonce repose sur une double réaction: oui, c’est connu que de plus en plus de cancers sont dépistés mais pourquoi moi et pas une autre?
C’est LA vraie question (pourquoi moi ?) à laquelle l’étude européenne MyPeBS souhaite apporter des éléments de réponse par une mise au point d’ un dépistage personnalisé de ce cancer. Ce nouveau dépistage, à l’essai, est basé sur les antécédents familiaux, le statut hormonal et les facteurs génétiques de la femme parce que les femmes ne sont pas TOUTES identiques. Chaque femme a son propre risque de développer un cancer du sein.
Ainsi l’estimation du risque individuel de cancer de sein pourrait être une nouvelle approche du dépistage qui offrirait à l’ensemble des femmes, plus d’efficacité que le dépistage standard, qui rappelons-le est basé pour l’instant sur une mammographie tous les 2 ans à partir de 50 ans sans antécédent particulier.
Cette étude mise en place depuis 2019, cherche des participantes âgées entre 40 et 70 ans , n’ayant jamais eu de cancer du sein , et n’étant pas déjà identifiée comme à très haut risque de cancer du sein. Toutes les informations sont consignées sur le site dédié MyPeBS et la ville de Lyon est participante à l’étude par l’intermédiaire de l’hôpital Saint Joseph saint Luc.
Même si ce cancer est de mieux en mieux connu, même si le dépistage tend à être de plus en plus efficace et adapté , néanmoins l’annonce de la maladie demeure encore fracassante.
Chacune espère passée au travers comme lorsqu’un avis de tempête est annoncé et qu’au fond de soi, on espère bien ne pas être touchée alors… c’est la faute à pas de chance. Mais tout de même ce manque de chance vient marquer une nouvelle vie avec un avant et un après. Et surtout un pendant…
Octobre rose est une campagne de sensibilisation au dépistage du cancer du sein , organisée depuis plus de 35 ans (mise en place par l’institut Curie, à Paris et depuis généralisée à la France et dans le monde) ; le dépistage est certes important voire capital mais au fond , que se passe-t-il pour ces femmes à qui on a trouvé cette maladie, de plus en plus connue et de mieux en mieux traitée ?
Comment sont-elles accompagnées ? Les témoignages varient.
Pour certaines, ce véritable cataclysme demeure un traumatisme difficile à surmonter et pour d’autres, un révélateur inespéré dans leur vie qu’elles croyaient sans problème.
Il est incontestable que cette traversée dans la maladie est variable et qu’encore trop souvent la maladie devenue centrale dans la vie de ces femmes occulte tout le reste : son propre ressenti , son regard et son vécu dans les couloirs de la médecine, sa vie avec ses proches chamboulée mais minimisée par les uns et les autres et bien d’autres considérations pas toujours identifiées de peur…mais de peur de quoi au juste ?
Tout cela reste flou parce qu’il faut bien le dire : la maladie fait peur et pour certains, moins on en parle, mieux on se porte.
Eh bien non ! En parler est vertueux. Comprendre la maladie pour mieux la combattre est certainement l’approche la plus efficace.
Mais parler d’une maladie complexe comme le cancer et surtout déconstruire les représentations qui datent de nos grand-mères, ne vont pas de soi…parce que le cancer de nos grand-mères témoigne d’une autre époque que la médecine d’aujourd’hui a balayé. Et cela ,il faut le crier haut et fort !
Parler avec des mots simples du cancer demande du temps aussi, que les professionnels de santé ne disposent pas toujours. Mais aussi et surtout, les questions qui traversent la patiente ne s’arrêtent pas à la fin d’une consultation spécialisée, elles surgissent à tout moment …
Les angoisses elles aussi, surviennent à tout moment et ne sont pas aussi planifiables que le sont les rendez-vous chez le médecin.
C’est dans ce contexte, et avec une approche singulière et personnalisée que je propose d’accompagner celles que le hasard a frappé , pour redonner du sens, pour redonner de la vitalité en apportant un espace qui est totalement dédié aux femmes.
Mon seul objectif : permettre à ces femmes de redevenir actrice de leur santé, et de poursuivre leur vie, grandie.
Octobre 2021, Hélène LE GOAS, Consultante en santé, Thérapeute .